1917 - LE VRAI OCTOBRE

Saint-Pétersbourg, 1917 : des artistes russes l’année des deux révolutions. Le tsar capitule et tout semble possible. Huit mois entre la révolution démocratique bourgeoise de février et le coup d’État bolchévique en octobre. Une approche artistique filmatographique de ces événements, racontée du point de vue des artistes concernés, dont les noms sont déjà connus dans le monde entier à l’époque ou qui le seront bientôt. 

Le rêve devenu réalité de la fin de l’autorité tsariste met tout le monde face à de nouveaux problèmes. La foule déchaînée parcourt les rues de Saint-Pétersbourg. Les pointures de la vie culturelle russe, l’écrivain internationalement connu MAXIM GORKI (58 ans) et le peintre et esthète réputé ALEXANDER BENUA (47 ans), s’inquiètent pour la préservation des biens culturels transmis. Le jeune poète excentrique WLADIMIR MAJAKOWSKIJ (20 ans) écume la ville sans relâche et rêve d’un nouveau monde et d’un art réellement démocratique. Tout doit être nouveau et mieux organisé, y compris la vie culturelle. L’avant-gardiste et soldat dynamique KASIMIR MALEWITSCH (49 ans) mène l’agitation politique et publie un manifeste après l’autre. Alors que le combat pour le pouvoir prend de l’ampleur, ces artistes luttent pour un renouveau et pour l’héritage culturels. Les coordonnées du bien et du mal sont redéfinies. Certaines bonnes idées s’enlisent, et souvent les idées s’excluent mutuellement. Personne n’a plus le seul monopole du vrai et du beau. 

La révolution d’Octobre plus tard transfigurée n’a pas été un événement ponctuel. L’année 1917 à Saint-Pétersbourg est la période du changement par excellence. Le film d’animation « Le vrai octobre » raconte cette période. Sur la base des dernières recherches historiques et sources originales jusqu’alors non publiées, les mythes et légendes courants sont disséqués selon la perspective du quotidien et un nouveau récit est créé. Nous voyons comme les gens, qui étaient alors bien moins politiques que nous le pensons aujourd’hui, font un pas après l’autre, comme ils séduisent ou se font séduire, comme ils sauvent ce qui peut l’être. Ce fut une période agitée. Tout le monde cherchait quelque chose. 

Le public cible est les jeunes adultes. Le film d’animation par collage « aléatoire » et l’absurdité de certaines anecdotes permet un récit divertissant et redonne vie à l’esprit des artistes. « Le vrai octobre » offre également une alternative originale à la représentation d’événements passés. 

Aujourd’hui justement, où le pathos des révolutions démocratiques mène aux ténèbres de guerres civiles et au nouvel agencement de dictatures, nous voyons de nouveau à quel point il est difficile de garder une vue d’ensemble en des temps d’agitation et de faire ce qui est bien. Tout aurait pu se passer autrement